Séance du 23 mars - par Manon

Le Grand Jour approche !

Cher journal,

Nous sommes aujourd’hui le lundi 23 mars 2015 et je viens de me rendre compte que nous présenterons notre travail dans 2 mois environ. 2 mois !! C’est fou, je n’ai pas vu le temps passer. Nous avançons bien avec Les Bacchantes, même si au début ce projet avait l’air moins drôle à jouer que Feydeau, au final on s’amuse beaucoup (bien que ce soit une tragédie). Nous découvrons nos personnages en profondeur un peu plus chaque semaine.

Ce matin, nous avions dans l’objectif de faire un filage arrêté mais nous ne sommes pas arrivés au bout de la pièce. Trois heures de répétition, c’est court. De plus, la première scène qui est le monologue de Dionysos joué par Maële est très complexe, c’est en fait une scène d’exposition. Pour la mise en scène, Dionysos est assis à une table de maquillage durant tout le temps où les spectateurs s’installent, Dionysos lui se prépare comme un acteur se préparant à jouer. Ça ne paraît pas comme ça mais c’est difficile à jouer, il faut pouvoir faire des gestes très concrets sur un temps indéterminé, alors même si Maële aura en tête quelques gestes, il faudra surtout improviser. Pour l’accompagner il y a de la musique, nous avons essayé « Stabat Mater » de Pergolèse, ce n’est pas encore fixé nous allons en essayer d’autres ; mais cette image de Dionysos qui se prépare avec cette musique religieuse et douce c’est très beau, et même si ça dure longtemps, on ne s’ennuie pas. La musique a été une des problématiques de cette séance, notamment sur l’arrivée des bacchantes pour lesquelles nous avons cette fois essayé Jimi Hendrix. Il a été convenu que les bacchantes seraient en short, débardeur et talons hauts. Pourquoi cette tenue ? La provocation. Les bacchantes sont provocatrices et cette tenue l’est totalement. Mais il n’y a pas que dans la tenue que la provocation doit se ressentir, nous avons décidé qu’elles feraient une entrée très lente avec un regard soutenu sur le public. Ce regard est primordial. Mais attention, il ne faut pas le relâcher ne serait-ce qu’un instant sinon la tension entre elles et le public serait perdue. Il faut capter le spectateur et l’envoûter. La démarche elle aussi se doit d’être lascive, lente, ne pas oublier les bras, la bouche et les cheveux (symbole de sensualité).

Point technique : Marion nous répète plusieurs fois ce point qui est important, c’est ça qui fait toute la différence et qui donne du caractère au texte. Il ne faut pas parler et bouger en même temps. Texte et gestuelle doivent être séparés. Il faut décomposer, faire l’un avant l’autre ou inversement. Par exemple dans le Parados avant nous faisions les actions physiques (sauter, bouger…) en même temps que le texte et c’était difficile pour nous et pour le public ; à présent les choses sont séparées et c’est beaucoup mieux. Il faut vraiment que nous comprenions ça, moi la première j’ai tendance à aller trop vite et on me reprend souvent là-dessus. Pourtant c’est tellement mieux quand les choses sont décomposées.

A ce point technique j’ajouterais un autre conseil de nos professeurs. Nous avons tous tendance à réciter notre texte. Ça c’est le résultat de l’apprentissage, du par cœur. Maintenant que nous le savons, il faut ajouter l’émotion. En faisant cela, nous nous approprierons le texte et nous lui donnerons un sens également.

Ce matin, nous avons aussi mis les choses au clair sur la position des lieux sur scène (le palais royal de Penthée et la montagne). Nous nous sommes mis d’accord pour dire qu’à la Coupole, le palais royal serait sur scène et que la montagne serait derrière les spectateurs, si bien que lorsque l’un des personnages arrivera de la montagne il passera par les portes et donc par le public. Nous avons également inclus les spectateurs dans le spectacle, puisqu’ils représentent les Thébains.

Voilà, comme tu peux le constater c’était une séance bien remplie. En plus à l’approche du jour J, la pression monte de plus en plus, mais j’ai hâte de voir et de montrer le résultat.