• Bilan sur Les Bacchantes - par Khalil

     

    Les Bacchantes : Une belle rencontre !

     

    La lecture des Bacchantes, tragédie grecque écrite par Euripide, n’était pas très difficile en soi, une fois explicités les mots difficiles, voire incompréhensibles qu’offrait la traduction du texte grec, je dirais même qu’elle en était plaisante, captivante et intéressante. A la fin de ma lecture, un personnage, ou plutôt un groupe, dans le cas présent, avait attisé ma curiosité, le chœur. J’avais une idée toute faite de la manière d’interpréter ces rôles, une déclamation chantée mais avec une intention angoissante, forte. Je n’avais donc plus qu’un seul but, obtenir ce rôle pour pouvoir chanter mais aussi montrer de quoi j’étais capable dans un rôle sérieux. 

    On commençait enfin à travailler cette pièce, je n’avais qu’une hâte, affirmer mon envie de jouer ce rôle. Malheureusement, les choses ne ce sont pas passées comme prévu, avant même de parler de nos préférences Mme Vibert nous annonça qu’elle voyait le rôle du chœur comme un personnage physique et ainsi se détacher de cette image, « chantée », qu’on pouvait en avoir. Je ne vais donc pas le cacher, la déception était au rendez-vous. Je n’avais donc, mise à part ce rôle aucune autre préférence, j’ai donc laissé les autres choisir le leur et ainsi incarner le personnage qu’on me distribuerait. Je savais par avance, me connaissant, que le plus important pour moi est de jouer, de me dépasser dans ce que je fais, le choix du personnage que je joue dans une pièce est un plus, une sorte de bonus, dans le but d’accroître l’envie et le désir de jouer, déjà présent. La distribution à été faite de manière à ce que j’apparaisse lors d’un point culminant de la pièce, lors du travestissement de Penthée en femme, qui se situe vers la fin de la pièce, pour pouvoir marquer clairement le changement de l’état d’homme en celui de femme. Etant le seul homme de l’option, il semblait naturel que j’interprète ce passage précis.

    Comparé à Cyrano de Bergerac et à Un Fil à la Patte, qui sont des pièces impliquant un parti pris plus évident, Les Bacchantes demeurait un mystère pour nous, on se demandait si nous n’allions pas nous ennuyer lors des répétitions. Allions nous apprécier ce que nous jouions ? N’allions-nous pas avoir du mal à jouer cette tragédie grecque ? Le personnage de Penthée serait-il difficile à faire vivre ? Mon parti-pris pour ma religion ne risquerait-il pas de me faire obstacle face à cet athée, qu’est mon personnage ?

             Pour ma part, dès le début j’avais trouvé cette pièce intéressante, je lui avais trouvé une profondeur touchante, je crois que j’irais même jusqu’à dire que je trouve plus intéressant au niveau de la recherche théâtrale mais aussi personnelle de jouer Les Bacchantes plutôt qu’une autre. Il y a plein de choses à explorer, il est vrai qu’au théâtre il demeure diverses et nombreuses manières de jouer un passage tel que par exemple dans Un Fil à la Patte, la scène où Bois d’Enghien retire son pantalon après avoir passé la nuit à l’hôtel, en soit, on pourrait la jouer dans une intention exaspérée, fatiguée, énervée, soulagée… Mais si toutes ces possibilités sont accessibles pour un vaudeville, imaginez la recherche pour une tragédie grecque de cette envergure ! Autrement dit, je suis aujourd’hui capable de répondre à ces questions de manière affirmée et positive et pour ce qui concerne mon personnage, je n’ai pas trop eu de difficulté à l’interpréter, quoi que les possibilités de le jouer sont telles (et nous en avons essayé beaucoup !) que je ne sais parfois plus laquelle adopter.